Lapeyre accusé d’avoir minoré son profit pour réduire la participation des salariés
Un procès d’une ampleur exceptionnelle s’ouvre ce matin : la justice devra juger du partage des profits.
A l'heure où Emmanuel Macron prône plus de souplesse dans le monde du travail, le procès qui s'ouvre aujourd'hui au tribunal de grande instance de Nanterre promet d'alimenter les débats sur la liberté des entreprises et le partage des richesses. Ce procès d'une ampleur exceptionnelle est dû à la plainte déposée en 2012 par 1.776 des 9.500 salariés du groupe Lapeyre (filiale de Saint-Gobain), accompagnés des syndicats CGT et Force ouvrière (FO), à l'encontre de seize de la vingtaine de sociétés que compte Lapeyre.
En cause : la participation des salariés aux bénéfices, un sujet passant rarement devant les tribunaux. « De 2002 à 2008, le groupe Lapeyre et Saint-Gobain ont organisé le transfert de 96 % des bénéfices des sociétés Lapeyre vers deux sociétés holdings, Lapeyre SA et K par K SAS, n'ayant aucun salarié, accusent la CGT et FO dans un communiqué. 100 % des bénéfices des deux holdings ont ensuite été distribués à Saint-Gobain. » Cela, estiment les salariés plaignants, a amputé leur participation aux bénéfices de 2002 à 2008 de 81 millions d'euros, le montant qu'ils réclament au juge. A comparer à 19 millions d'euros de participation versée sur la période.